Prologue

Bonjour à tous,

Nous vous présentons un article sur la lombalgie écrit en anglais à l’origine, et traduit par Benjamin Heng.

Nous le remercions ainsi que Mary O’Keeffe pour cet article.

Voici le lien de l’article original :
https://www.rte.ie/eile/brainstorm/2018/0130/937071-all-you-ever-wanted-to-know-about-back-pain/

Bonne lecture à tous.

Préambule

Lorsque j’ai lu cet article, j’ai eu envie de le traduire pour mes patients (et Mary O’Keeffe nous a gentiment autorisé à le faire) . En y réfléchissant, je me suis dis qu’au vu des discussions que je peux avoir en formation avec d’autres collègues, au cabinet ou sur facebook, il pourrait aussi servir à faire le pont entre les preuves scientifiques récentes (comme la revue de The Lancet en trois articles parue fin mars), les professionnels de santé (les kinés mais aussi, les médecins – qui sait, peut être que certains prescripteurs lisent aussi le blog?) et les patients.

C’est la raison pour laquelle nous avons finalement décidé (avec l’équipe de Kobus) de solliciter les auteurs pour qu’ils nous communiquent (pour vous !) la bibliographie de cet article pour aller au delà de l’aspect vulgarisation: nous espérons qu’il vous sera utile pour vous et vos lombalgiques 🙂

Et si cela vous plait, guettez la suite : elle arrive!

Benjamin Heng

Que faire et quoi éviter en cas de lombalgie ?

À la fois mal comprise et mal traitée, la lombalgie est une importante source de souffrance pour un grand nombre de personnes dans le monde entier. La lombalgie est répandue et « récidive » souvent mais est rarement grave ! Voici un point sur les dernières découvertes scientifiques à ce sujet et quelques conseils sur ce que peuvent entreprendre les personnes qui souffrent pour améliorer leur situation. 

Par le docteur Mary O’Keeffe de l’Université de Limerick & de l’Université de Sydney et Docteur Kieran O’Sullivan, de l’Université de Limerick & l’Aspetar Orthopaedic and Sport Spine Centre, Doha, Quatar. Traduction par Benjamin Heng, MKDE libéral Grans. 

Pas de panique si vous avez mal au dos, même plus d’une fois. Presque tout le monde souffrira de lombalgie à un moment : cela fait partie de la vie quotidienne, comme être fatigué, être triste ou encore, attraper froid.

Bien que certains épisodes de mal de dos puissent être violents et effrayants, la plupart des gens récupèrent de ces épisodes raisonnablement vite (en six à huit semaines) et, le plus souvent, sans avoir besoin d’un professionnel de santé. 
Comme les migraines, l’asthme ou la dépression, la lombalgie peut avoir un aspect cyclique, avec des améliorations et des rechutes. Une personne ayant déjà eu une lombalgie aura probablement d’autres lombalgies par la suite.

Cette nature récurrente du mal de dos ne doit pas être une cause de découragement : avoir mal, de temps en temps, ne signifie pas qu’on souffrira d’un handicap majeur à terme. De même, comme la plupart des gens souffrent d’une lombalgie à un moment dans leur vie, cela ne doit pas être vu comme un problème rare ou grave.

Trouver et comprendre les déclencheurs de la lombalgie, ainsi que les comportements à adopter ou à éviter, est plus utile que de chercher à empêcher complètement tout épisode douloureux.

“Trouver et comprendre les déclencheurs de la lombalgie, ainsi que les comportements à adopter ou à éviter, est plus utile que de chercher à empêcher complètement tout épisode douloureux.”

Ne courez pas vous faire soigner

Comme les lombalgies peuvent être violentes et faire craindre à leurs victimes d’aggraver les dégâts, ceux qui en souffrent vont souvent chercher de l’aide chez les professionnels de santé.

Cependant, il est de plus en plus clair, au vu des études scientifiques, que la plupart des traitements dispensés par ces professionnels ne sont pas du tout aussi efficaces que ce que l’on a pu croire.

De plus, la décision de suivre un traitement peut – quand la douleur ne cède pas rapidement – conduire les lombalgiques à se voir prescrire un grand nombre d’examens et de traitements coûteux, inefficaces et parfois dangereux.

Par exemple, la plupart des gens pensent qu’une radio ou une IRM permettra d’identifier la cause de leur douleur et ainsi permettre un traitement mieux ciblé et plus efficace. Dans les faits, il est maintenant solidement prouvé que les maladies rares et sérieuses sont présentes chez environ un patient lombalgique sur cent ; et qu’un examen d’imagerie est nécessaire seulement si on suspecte que la personne souffrante fait partie de ce 1%.

De plus, un praticien doit être capable d’identifier les signes et symptômes qui suggèrent une maladie sérieuse.

Au contraire, les examens d’imagerie peuvent conduire à un moins bon pronostic lorsqu’ils sont utilisés à tort et à travers.

De la même façon, les médicaments “antidouleur” ne sont pas très efficaces pour soigner un mal de dos et ont souvent des effets secondaires significatifs. Le paracétamol, les anti-inflammatoires et même les opioïdes ne sont pas vraiment plus efficaces que les placebos d’après les études évaluant leur efficacité sur la lombalgie. Ils n’accélèrent pas la récupération et sont potentiellement dangereux. Si une personne souffrante décide d’essayer une médication antidouleur, il est préférable de choisir de simples médicaments en vente libre étant donné qu’ils ont souvent le même effet que des antidouleurs sur prescription. Surtout, les médicaments ne devraient pas être utilisés comme unique traitement (mais en combinaison avec l’activité physique par exemple) ou comme une solution sur le long terme.

Les traitements invasifs comme la chirurgie sont rarement une option pour la lombalgie. Presque toutes les recommandations internationales préconisent de l’éviter pendant une longue période pour laisser un temps suffisant, soit à la guérison naturelle, soit pour un traitement non-chirurgical comme les exercices. Malheureusement, beaucoup de gens sont encore dirigés vers des chirurgies comme les arthrodèses vertébrales trop rapidement, ce qui coûte plus cher, présente plus de risques et surtout, n’améliore pas le pronostic.

Quand c’est possible, les lombalgiques ne devraient pas se précipiter dans une boucle sans fin de traitements lourds  lorsqu’ils ont admis que, heureusement, comme la plupart des personnes avec une lombalgie récurrente, celle-ci n’est due à aucun problème grave. Dans le cas où un patient se voit prescrire des traitements ou des examens, il devrait en discuter avec son médecin pour voir si ces examens sont essentiels ou urgents car la plupart du temps la décision de commencer le traitement peut être revue si les symptômes ne disparaissent pas d’eux-mêmes.

“Quand c’est possible, les lombalgiques ne devraient pas se précipiter dans une boucle sans fin de traitements lourds  lorsqu’ils ont admis que, heureusement, comme la plupart des personnes avec une lombalgie récurrente, celle-ci n’est due à aucun problème grave.”

Ne soyez pas désarçonné par le vocabulaire médical et les opinions des uns et des autres

La recherche a clairement montré que les disques, les os, les articulations et le dos ne se déplacent pas. Une vertèbre déplacée est un terme qui est non seulement imprécis, mais aussi dangereux car il laisse entendre que la colonne vertébrale est une chose fragile et que les choses peuvent se déplacer facilement. Les disques sont fortement attachés aux os de la colonne (les vertèbres) et ni les uns ni les autres ne peuvent “sauter” hors de leur emplacement. Certains professionnels de santé (ou assimilés) disent aux patients qu’ils remettent leurs os ou leurs disques en place grâce à des manipulations.

Bien que le “crac” que vous sentez puisse être agréable et réduire votre douleur, tous les bénéfices sont de court-terme. Ils sont en fait dus à des adaptations du système nerveux et non à des changements articulaires. Gardez à l’esprit que votre dos est une structure solide et forte capable d’une grande variété de mouvements. Si vous subissez un épisode douloureux en soulevant quelque chose de lourd, rien ne s’est coincé ou déplacé – même si on peut en avoir l’impression !

” Gardez à l’esprit que votre dos est une structure solide et forte capable d’une grande variété de mouvements.”

Ne vous inquiétez pas ce que vous pouvez lire et voir sur les résultats d’IRM

Quand on fait des examens dans le cadre d’une lombalgie, les résultats montrent toujours quelque chose ; mais la plupart de ces “particularités” ne peuvent pas être liées à la douleur de façon crédible. Les travaux de recherche ont montré que les gens qui n’ont pas mal au dos ont, eux aussi, des protrusions discales, des dégénérescences discales ou articulaires… Ce sont des éléments normaux du processus de vieillissement, comme les cheveux gris ou les rides.

Le problème n’est pas de passer des examens mais plutôt l’explication qui en est faite aux patients et ce qui advient ensuite. Malheureusement, il est souvent dit aux personnes souffrant de lombalgie que ces choses sans importance sur leurs imageries nécessitent plus d’examens, d’injections ou d’opérations. En plus d’être non nécessaires et coûteuses, ces procédures sont souvent source de beaucoup de soucis qui détournent les gens d’activités plus efficaces comme faire de l’exercice. Bien que ne négliger aucune option et aucune hypothèse puisse être une bonne approche dans d’autres cas dans la vie, trop de tests risquent de conduire à un sur-traitement inefficace de la lombalgie.

“des protrusions discales, des dégénérescences discales ou articulaires… Ce sont des éléments normaux du processus de vieillissement, comme les cheveux gris ou les rides.”

Ne vous laissez pas avoir par des techniques miraculeuses

Les remèdes miracles dont on fait la promotion dans les médias semblent être de bonnes options en cas de lombalgie. Il y a toujours un nouveau médicament, appareil, gadget, exercice, pommade… qui promet d’en finir avec la lombalgie. On vend aux personnes souffrantes un remède qui ne demande pas d’investissement personnel, pas d’effort, et on leur dit qu’ils ont simplement besoin que quelqu’un s’occupe de leur douleur à leur place.

Quand la douleur est à son maximum et qu’une personne essaie une de ces approches, elle va probablement se sentir mieux étant donné que la lombalgie va et vient de façon cyclique. Ne vous laissez pas tromper par ce phénomène. De même qu’il n’y a de techniques miraculeuses pour des problèmes comme l’obésité ou la dépression, il n’y a pas de rustines ou de soins magiques pour la lombalgie. Un grand nombre de ces “soins miracles” n’ont pas été expérimentés du tout, et quand ils l’ont été, ils n’ont pas prouvé leur efficacité : vous êtes potentiellement juste en train de perdre de l’argent.

Le plus gros problème avec ces “soins express” c’est qu’ils détournent les gens des approches qui seraient efficaces, comme continuer leurs exercices ou s’occuper de leur hygiène de sommeil. La lombalgie est un problème majeur et des millions sont dépensés pour tenter de le comprendre : si un traitement véritablement efficace était trouvé et éprouvé dans des études scientifiques de bonne qualité, nous serions forcément au courant ! D’ici là, si un traitement a l’air trop beau pour être vrai, c’est probablement le cas.

“Le plus gros problème avec ces “soins express” c’est qu’ils détournent les gens des approches qui seraient efficaces, comme continuer leurs exercices ou s’occuper de leur hygiène de sommeil.”

Restez actifs et éviter le repos au lit

Le repos strict et prolongé était autrefois un traitement très populaire pour la lombalgie. Cependant, on sait aujourd’hui que les lombalgiques qui restent actifs (même lorsqu’ils ont mal) se portent mieux sur le long terme. Ainsi, il semble que plus une personne reste au lit à cause d’une lombalgie, plus l’évolution de la douleur, du handicap et de la capacité à travailler sera mauvaise.

Pour un épisode douloureux récent, essayer de trouver l’équilibre entre laisser la douleur se calmer et continuer à mener la vie la plus normale possible, est important. C’est la même chose que pour un footballeur qui se tord la cheville : éviter les mouvements délétères et réduire l’entrainement pendant quelques jours va aider, mais on s’assurera que la cheville n’est pas mise au repos de façon excessive car cela la rendrait à la fois plus raide et plus faible. La pratique sportive habituelle sera reprise petit à petit au fil des jours et des semaines.

Une approche similaire devrait être privilégiée pour la lombalgie. Pendant les premiers jours, il est fréquent que les mouvements et la posture du dos soient altérés de façon significative. Cela fait partie de l’évolution normale d’une lombalgie et peut être assimilé à la boiterie qui suivra une entorse de cheville. Comme pour le footballeur, il peut être utile de faire un peu moins certains mouvements pendant quelques temps mais il est surtout capital de rester actif autant que possible. Faire vos activités usuelles, même en adaptant la façon de faire peut être bénéfique. Au fur et à mesure que la douleur diminue, la qualité de mouvement s’améliore. En revanche, il est important que les lombalgiques n’attendent pas la disparition de la douleur avant de se décider à bouger.

“Pour un épisode douloureux récent, essayer de trouver l’équilibre entre laisser la douleur se calmer et continuer à mener la vie la plus normale possible, est important.”

Reprise des activités habituelles

Il est fréquent pour les lombalgiques d’être prudent pour la reprise de leurs activités habituelles comme le golf, le jardinage ou l’activité sexuelle. Cependant, nous avons de nombreuses preuves scientifiques qu’un maintien de l’activité en général et que la reprise des activités usuelles ou de loisirs sont importants dans la guérison.

Les gens sont généralement inquiets vis-à-vis des activités qui impliquent des chocs ou de se pencher, de soulever ou de se tourner. Les personnes souffrantes évitent souvent ces mouvements de peur d’endommager leur corps. Toutefois, ces activités sont sans risque (même si elles sont désagréables au début) et les gens ne devraient pas avoir peur de les reprendre.

C’est un fait que certains travaux manuels dans des postures exotiques en manipulant des charges lourdes, portées à distance du corps, augmentent le risque d’un épisode douloureux. Curieusement, le risque augmente si les personnes sont fatiguées ou distraites pendant le travail. Malgré tout, cela ne veut pas dire que ces activités sont dangereuses ou endommagent votre corps et qu’elles devraient être évitées.

Prenez l’exemple d’un coureur débutant. Les gens qui débutent la course ont plus de chances de se faire mal ou de se blesser s’ils commencent avec trois sorties ou plus par semaine. Ce risque plus élevé ne signifie pas pour autant que ces personnes doivent abandonner à jamais l’idée de courir, ou que cette activité est délétère pour eux. Ils ont peut-être juste besoin d’ajuster quelques paramètres : la quantité de course, la façon dont ils courent et simplement donner le temps à leur corps de s’adapter à cette nouvelle activité.

Il est utile d’appliquer le même raisonnement au port de charge et à la lombalgie. D’une manière générale, il faut essayer d’utiliser son dos de manière raisonnée et construire progressivement une tolérance à certaines activités, comme se pencher et soulever avec différents poids et charges. A contrario, les gens ne devraient pas s’enrouler dans du papier bulle et éviter toute activité. Le dos, comme tous les éléments du corps, est conçu pour le mouvement et s’adapte aux différentes tâches et charges avec l’entraînement.

“D’une manière générale, il faut essayer d’utiliser son dos de manière raisonnée et construire progressivement une tolérance à certaines activités”

L’exercice aide à diminuer la douleur et prévient la récidive

L’exercice est très bon pour le dos ; et le meilleur type d’exercice est celui que l’individu pratique et continue à pratiquer sur la durée. Par exemple, la marche, la course, la natation, le vélo, le yoga et le Pilate ont des effets similaires et sont tous aussi peu dangereux les uns que les autres. Les gens devraient donc se sentir libres de choisir les exercices qu’ils préfèrent.

Malheureusement, de nombreuses personnes reçoivent des informations effrayantes sur certains exercices. On leur dit qu’ils ont besoin d’exercices très spécifiques pour se soigner, des exercices qui sont souvent trop complexes et difficiles à réaliser. Les sports réputés mauvais comme la course sur route ou la nage sur le ventre n’ont aucun lien prouvé avec la lombalgie. Toutes ces activités peuvent être un peu douloureuses au début mais elles contribuent à rendre votre dos plus sain et plus fort. Elles ne l’usent pas.

L’exercice est actuellement la seule approche qui peut prévenir la récidive de la lombalgie. Cela diminue pratiquement de moitié le risque de rechute. Plus une personne peut pratiquer longtemps, meilleurs seront les résultats.

“L’exercice est actuellement la seule approche qui peut prévenir la récidive de la lombalgie. Cela diminue pratiquement de moitié le risque de rechute.”

Restez au travail ou retournez-y aussi vite que possible

L’article étant écrit par une irlandaise, il est évident que ce passage ne peut pas s’appliquer tel quel dans notre système de santé et de travail. On peut quand même retenir l’idée générale en attendant que la législation s’adapte aux besoins de la santé.

Beaucoup de gens pensent qu’ils devraient éviter le travail avec un mal de dos. Cependant, c’est généralement une mauvaise idée de s’arrêter lors d’un épisode de lombalgie. Cela va souvent retarder la guérison.

Pensez à nouveau au footballeur avec son entorse de cheville. Il va modifier ou diminuer son entraînement pendant quelques jours et progressivement augmenter la charge de travail, mais il n’arrêtera pas pour autant complètement son sport. Pour en revenir à l’activité professionnelle, cela veut dire modifier sa routine ou son organisation de travail puis graduellement reprendre l‘activité normale sur une semaine ou deux grâce aux conseils du généraliste ou du kinésithérapeute.

Certains aspects du travail inquiètent les lombalgiques. Par exemple, la station assise prolongée au travail ou certaines postures, notamment l’avachissement, sont souvent accusées d’être source de lombalgies. Contrairement à la croyance populaire, la position assise ne cause pas de maux de dos : aucune posture assise n’a pu être prouvée comme étant une cause de lombalgie et il n’y a aucune preuve scientifique qui soutienne la crainte de la position avachie.

Si vous restez assis huit heures par jour, essayez de rester actif en dehors du travail. Etre actif une heure tous les jours peut compenser les effets négatifs de la station assise. On peut rencontrer des douleurs si on reste longtemps assis : le dos aime bouger. Essayez donc de « couper » l’inactivité en changeant un peu de position. Cela sera bon pour votre santé en général, comme pour votre colonne.

Bien que l’on se concentre sur la position assise et sur le port de charge comme les causes de lombalgies liées au travail, il y a souvent de nombreuses composantes autres que physique dans le travail qui sont très importantes. Votre relation avec votre patron et vos collègues, votre satisfaction au travail (vous plait-il ?), le soutien dont vous bénéficiez (pendant la crise et lors de la reprise du travail) sont tous des éléments très importants pour la lombalgie.

“Contrairement à la croyance populaire, la position assise ne cause pas de maux de dos : aucune posture assise n’a pu être prouvée comme étant une cause de lombalgie”

Rappelez-vous que c’est le lombalgique qui a besoin d’un traitement, pas juste sa colonne

Il est commun de croire que la lombalgie est le signe d’une blessure ou d’un dommage. Bien que cela soit parfois le cas (par exemple, lors d’une fracture ou d’une ecchymose post traumatique), on sait aujourd’hui que la lombalgie peut être déclenchée ou augmentée par des facteurs non physiques qui sont banaux dans nos vies. Ces déclencheurs peuvent être psychologiques (conviction qu’on n’ira pas mieux, dépression, stress, peur du mouvement), liées à votre santé (la fatigue), liées à votre style de vie (problème de sommeil, niveau d’activité physique trop faible, surpoids ou tabagisme), sociaux (problème d’argent, mauvaises relations à la maison ou au travail, travail peu satisfaisant, évènements stressants comme la mort ou la maladie).

Tous ces déclencheurs sont aussi liés à de nombreux autres problèmes de santé. Chaque lombalgique à une histoire différente qui implique une association de plusieurs facteurs. Essayer d’assembler ce puzzle peut aider la personne lombalgique à mieux comprendre ses déclencheurs. C’est comme comprendre les déclencheurs d’un mal de tête, d’un coup de mou ou d’un estomac irritable. La lombalgie n’est jamais psychosomatique ou imaginaire : elle est toujours 100% réelle mais les déclencheurs sont variables.

Prendre des mesures pour améliorer votre santé peut réduire vos risques de lombalgies. Dormir suffisamment, faire plus d’activité physique, avoir un poids optimal, arrêter le tabac, passer du temps avec les personnes qui vous rendent heureux, travailler moins et se stresser moins sont des façons simples et bon marché de soigner la lombalgie et de diminuer le risque de rechute !

Le docteur Mary O’Keeffe a reçu la bourse Marie Sklodowska-Curie de la part de l’union européenne pour son travail sur la lombalgie et va passer deux ans à l’université de Sydney en Australie. Elle rentrera à l’université de Limerick et fera un travail de trois mois en détachement à la Fédération Européenne de la Douleur à Bruxelles.

Merci Benjamin pour cette traduction et cette éclairage sur un des grands problèmes de nos sociétés modernes !

Les opinions exprimées ici sont celle du docteur Mary O’Keefe et n’engagent ni Benjamin Heng ni la société Kobus Tech.

“La lombalgie n’est jamais psychosomatique ou imaginaire : elle est toujours 100% réelle mais les déclencheurs sont variables.”

Bibliographie

Diagnosis and management of low-back pain in primary care : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/29133540

Unraveling the Complexity of Low Back Pain : https://www.ncbi.nlm.nih.gov/pubmed/27802794

Non-specific low back pain : http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(16)30970-9/fulltext

 What low back pain is and why we need to pay attention : http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(18)30480-X/abstract

Prevention and treatment of low back pain: evidence, challenges, and promising directions : http://www.thelancet.com/journals/lancet/article/PIIS0140-6736(18)30489-6/fulltext

En complément

La presse médicale et grand public partagent l’étude lancée par Le Lancet au sujet des traitements inutiles pour la lombalgie, des liens tweetés par Mary O’Keeffe elle-même :

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