Comment innover au service de la kiné ?
L’innovation c’est bien, c’est génial même ?! Mais ce qui compte vraiment ce n’est pas tant l’innovation en elle-même que son impact réel sur le quotidien des gens qu’elle vise (les potentiels utilisateurs).
En santé, l’innovation se heurte souvent aux réalités de la pratique et des usages. Si on prend l’exemple des applications, il en existe de nombreuses aujourd’hui qui seraient très intéressantes pour les praticiens, pour les patients, pour les établissements de santé et pour le système de santé en général. Cependant, si le problème qu’elles adressent est souvent bien réel, elles n’ont aucun impact faute d’être utilisées.
Pourtant, il nous semble que le numérique a un vrai potentiel pour le monde de la santé. Alors comment faire pour innover ?
La solution pour nous c’est de s’intéresser en priorité à l’usage et de penser la technologie et l’informatique comme « un moyen de » au service des utilisateurs et jamais comme une fin en soi. Concrètement, pour mettre cela en œuvre, nous avons basé toute notre démarche sur un travail de co-conception avec nos utilisateurs cibles : les kinés.
Donc lorsque les kinés nous ont exprimé un besoin de nouveaux outils pour faire leur suivi patient, nous avons décidé de procéder différemment pour éviter à tout prix de concevoir une solution qui ne serait jamais utilisée et qui ne pourrait donc pas répondre au besoin exprimé. Et dès le début nous avons inclus nos futurs utilisateurs dans le processus de création et de conception de l’outil.
1) Définir les lignes directrices du projet
Nous avons commencé par passer du temps à discuter, interroger, observer les kinés pour comprendre leurs besoins, leurs contraintes, leur vision et leur contexte de travail. Cette phase nous a permis de formuler les hypothèses suivantes :
- Les kinés expriment le besoin d’un outil digital de bilan et de suivi patient
- Les kinés ont des pratiques et des méthodes de travail variées
- Les kinés manquent de temps au quotidien pour réaliser leurs bilans et le suivi patient
Le défi pour développer un outil de bilan et de suivi patient qui apporte de la valeur au kiné était le suivant : trouver le plus petit dénominateur commun entre les pratiques tout en garantissant le plus de flexibilité possible.
Myriam Brunet, kiné, membre du G7: “Dès le début, un panel de kinés a participé à l’élaboration de Kobus. On a suivi l’évolution en donnant notre point de vue jusqu’à la version bêta de l’application. L’équipe de Kobus est à notre écoute pour coller le plus possible à nos souhaits et répondre à nos questions comme par exemple, avec la permanence téléphonique au lancement de la version bêta. C’est super, parce que avec cette version, on va pouvoir la tester avec nos patients et l’équipe Kobus va faire évoluer les choses qu’on n’aime moins, si besoin. C’est une application intuitive, facile d’accès qui nous aidera à être plus consciencieux et pertinent dans nos DMK, ainsi que dans nos relations avec les autres thérapeutes”.
2) Concevoir le prototype de l’application
Nous avons réuni autour du projet un G7 de kinés avec des profils très différents (hôpital / centre / libéral ; spécialité neuro / respiratoire / sport / pédiatrie / réa…). L’objectif étant d’avoir la vision la plus large possible sur la kiné aujourd’hui.
Puis nous avons organisé des réunions avec eux pour relever le défi qu’on s’était fixé, en procédant de la manière suivante : d’une part nous les avons laisser échanger et débattre autour des fonctionnalités désirées (sans perdre une miette des discussions, très animées J ), et d’autre part nous leur avons proposé des maquettes d’applications sur lesquelles ils nous faisaient un retour. Et entre chaque réunion, nous avons intégré les conclusions des échanges/débats, ainsi que leurs propositions, afin d’améliorer les maquettes dans la bonne direction = celle donnée par les kinés !
Rosalie Mervoyer, kiné, membre du G7: “Ce que j’aime dans ce projet c’est que Kobus m’aiderait a être rigoureuse dans mes bilans et à prendre du recul sur ma rééducation pour fixer des objectifs avec mon patient”.
Est-ce que ce n’était que des focus groupes (https://kobusapp.com/glossaire/ ), une technique classique de marketing ? oui et non ! Le fait de rassembler des gens pour les faire parler sur votre produit est effectivement une pratique courante mais le fait de les faire réfléchir pour concevoir le produit en partant avec eux d’une quasi feuille blanche est assez inhabituel ! Si on compare le processus de conception de l’application à la construction d’une maison, ces réunions avec le G7 correspondent à la phase de création des plans de la maison, pas aux discussions sur les finitions (couleurs, taille de police etc.)
Et nous pensons que c’est un aspect clé pour la réussite de notre projet : comment faire pour que l’application apporte aux kinés de la valeur à l’usage, sinon en les impliquant le plus en amont possible dans la conception du produit ?
En parallèle, nous avons pris le temps d’échanger individuellement avec chacun d’entre eux pour comprendre leurs attentes profondes et en tenir compte au maximum.
Louise Braud, kiné, membre du G7: “Ce qui est super avec Kobus c’est d’avoir la possibilité de moduler les bilans au plus proche de nos envies et de nos besoins qui est propre à chaque praticien, de s’adapter à la problématique de nos patients et d’avoir une rééducation pointilleuse, suivie et un stockage sécurisé des informations médicales!”
Grâce à tous ces échanges, nous avons pu élaborer la structure de l’application puis un prototype de base pour simuler celle-ci. A ce stade là, nous avions validé l’utilité théorique de l’application. Mais le plus dur restait (et reste) à venir… Vérifier l’utilisabilité de la solution c’est-à-dire vérifier que l’application est utilisable par les kinés dans leur contexte de travail. Et ça ce n’est pas une mince affaire !
3) Les tests
La première phase de tests a été réalisée sur un prototype de l’application, auprès du G7 et d’une vingtaine d’autres kinés. Le but étant de vérifier qu’a priori, l’application devrait être utilisable par un kiné en cabinet ou à l’hôpital : simple, navigation fluide, lisible, agréable etc. (En langage start-up on parle de tests UX : https://kobusapp.com/glossaire/ ).
Bref, on est resté concentrés sur notre obsession : la quête de la valeur d’usage (https://kobusapp.com/glossaire/ ) !
4) la création de la communauté
Ce G7 est devenu un groupe facebook de plus de 30 kinés qui nous aident dans la conception de Kobus App et avec qui nous échangeons régulièrement pour avancer dans le projet. Nous avons notamment organisé une réunion de tests en groupe avec eux parce que nous croyons à l’interaction en ligne et HORS ligne ! (et puis l’apéro convivial en ligne, c’est quand même pas optimal 😉 )
Grâce à eux, nous lançons maintenant la version bêta (https://kobusapp.com/glossaire/ ) de Kobus App ! C’est la suite des tests mais en contexte réel cette fois, avec une vraie application.
C’est donc une nouvelle étape dans notre démarche de co-conception ! Les retours des utilisateurs vont nous permettre d’améliorer l’application, et les échanges que nous aurons avec les utilisateurs sur la version bêta (non finalisée) vont nous permettre de l’adapter pour en faire un outil qui s’intègre au mieux dans la pratique quotidienne des kinés et qui facilite vraiment la vie.
Et au travers de la communauté, les kinés pourront échanger leurs bilans personnalisés et leurs bonnes pratiques : Kobus se chargera de les mettre à disposition de tous les Kobusiens dans l’application. C’est ça la philosophie open source (https://kobusapp.com/glossaire/) chez Kobus !
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