Pour connaître la vision des étudiants en kiné sur leur profession et ses évolutions, nous avons interviewé Juliette Quentin, la présidente de la FNEK.
Dans le premier épisode, Juliette nous a parlé de la e-santé en kiné et de l’évolution de la relation entre patient – kiné: https://kobusapp.com/la-kine-vue-par-…dente-de-la-fnek/

 

EPISODE 2: LA RECHERCHE

Que penses-tu de la place de la recherche dans la profession des kinés et dans la pratique quotidienne?

Je pense que la recherche est très importante en kiné et je suis ravie que nous l’abordions enfin dans nos études !

Certains professionnels craignent que l’on se centre trop sur la recherche et que l’on oublie les patients mais je pense que cette crainte n’est pas justifiée. En effet, la recherche avec l’evidence based practice comprend trois pôles : ressenti du patient, expérience du praticien et techniques basées sur des preuves. Mais dans tous les cas, celui-ci reste libre du choix de la prise en charge et pourra toujours prendre en compte les spécificités d’un patient.

Aujourd’hui, nous avons encore trop peu de recherche en kinésithérapie en France, même s’il y a de plus en plus de kinés qui font des mémoires de recherche. Dans d’autres pays (comme l’Australie par exemple), la recherche en kiné est bien plus développée et la plupart des kinés peuvent travaillent quelques heures par semaine dans un laboratoire en plus de leur exercice. Mais pour répliquer ce modèle en France, il faudrait avoir accès à un doctorat et faire une thèse (pour obtenir des financements), ce qui est aujourd’hui impossible pour les étudiants en kiné au vu du cursus proposé.

De plus, la majorité des kinés en France exercent en libéral; or c’est très compliqué de faire de la recherche en libéral, à cause du manque de temps ou de moyen.

 

Et la place de la recherche dans les études de kiné ?

Le nouveau programme, entré en vigueur en 2015, a instauré une année de sensibilisation supplémentaire et c’est une très bonne chose. Mais cela n’est pas suffisant !

Car dans les faits, les kinés font 5 ans d’étude mais on ne leur reconnaît pas le niveau de master 2. L’état ne veut pas reconnaître la première année alors qu’il le fait pour les médecins, les dentistes, les pharmaciens. La justification est que la première année n’est pas harmonisée (les étudiants peuvent passer le concours de kiné après une année en médecine, en STAPS ou encore en sciences, technologie, santé).

C’est une condition majeure pour permettre et favoriser la recherche en kiné et ainsi, valoriser et crédibiliser notre profession !

 

En tant que présidente de la FNEK tu as une place privilégiée pour contribuer aux évolutions de la profession et surtout de la formation; sur quoi aimerais-tu avoir un impact en particulier?

Mon objectif principal est la reconnaissance du master 2 pour les kinés et l’intégration universitaire des études de kiné !

Et un autre point que j’aimerais vraiment faire évoluer est les conditions de vie lors des études de kiné. En effet, le prix des écoles n’est pas harmonisé sur le territoire alors qu’elles délivrent tous le même diplôme d’état et il ne correspond pas non plus au niveau d’infrastructures ou à la qualité de cours. Et c’est inacceptable !

 

Beau programme et plein d’énergie pour mener à bien ces projets, avec lesquels nous sommes plus que d’accord. Merci Juliette et bon courage; tu sais que tu peux compter sur nous pour être au service de la kiné et des kinés !

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